LA SHW - LES SORTIES

Colombey-les-deux-Eglises
Dimanche 3 octobre 2010



Programme de la journée : arrivée à Colombey-les-deux-Eglises vers 10 heures ; première visite : le cimetière où repose le général de Gaulle et dépose d’un bouquet en guise d’hommage ; visite de l’église où l’on peut voir la place que le Général occupait lorsqu’il assistait aux offices ; visite de la demeure du général « La Boisserie » ; repas de midi au restaurant « La Grange du Relais » ; à 14 h. 30, visite du mémorial Charles-de-Gaulle, durée environ deux heures avec guide ; départ de Colombey vers 17 h. 30 ; arrivée à Woippy vers 20 h. 30.



Présentation de Colombey-les-deux-Eglises

Ce petit village haut-marnais, d’environ 400 habitants, est dominé par la Croix de Lorraine sur « La Montagne » à 397 mètres d’altitude.
Dans un texte de 1108, écrit en latin, « Colombarium ubi sunt duae ecclesiase », on voit le village désigné ainsi Colombey où sont deux églises.
L’église paroissiale « Notre Dame en son Assomption » est classée monument historique pour le chœur, l’abside et les chapelles latérales. Cette église, d’une grande simplicité, reflète bien l’état d’esprit du lieu.
Le prieuré du titre de « Saint-Jean-Baptiste », de l’ordre de Cluny, avait été fondé par Guy II ou Gui III de Vignory, seigneur de Colombey, à la fin du XIème siècle et au début du XIIème siècle.
À la révolution, le nom de Colombey avait été transformé en « Colombey la Montagne », apparu dans les registres de l’état civil pour la première fois le décadi 20 du mois de pluviôse An III et disparu en l’An X, pour reprendre le nom de « Colombey les deux Eglises.
Charles André Joseph Marie de Gaulle est né à Lille le 22 novembre 1890, et a acheté la Boisserie en 1934. Selon le plan cadastral, la propriété appartenait en 1818 à M. Bourlon, et en 1843, Charles Cuny, brasseur à Bar-sur-Aube, y créa une « Brasserie ». C’est Henry Descave, nouveau propriétaire, qui en 1881, la transforma en maison d’habitation et lui donna le nom de « Boisserie ».
Le général de Gaulle choisit de s’installer à Colombey-les-deux-Eglises, village de Haute-Marne, parce que les paysages austères de landes et de forêts de cette campagne, à la saignée des provinces de Champagne, de Lorraine et de Bourgogne, fragments de la France éternelle, correspondait à son esprit et à son cœur, mais aussi en raison de son climat et de son environnement convenant à sa petite fille, Anne, malade, qui repose au cimetière de Colombey-les-deux-Eglises depuis 1948.
Jamais un lieu n’aura été aussi inséparable d’un homme que Colombey-les-deux-Eglises du Général de Gaulle. Colombey fut sa vraie, sa seule demeure. C’est là que le Général de Gaulle s’est retiré en 1946. « Sur ma maison » a-t-il alors écrit, « je regarde tomber le dernier soir d’une longue solitude. Quelle est donc cette force des choses qui m’oblige à m’en arracher ? ».
Suite à l’échec du référendum du 27 avril 1969, il démissionna de la Présidence de la République et rentra définitivement à Colombey les deux Eglises.
Le Général de Gaulle vit la dernière fois les paysages qu’il aimait tant le 9 novembre 1970. Il repose à côté de sa fille Anne au cimetière de Colombey-les-deux-Eglises. Son épouse, Yvonne de Gaulle née Vendroux, les rejoindra quelques années plus tard.



Le cimetière


Fleurissement de la tombe du général de Gaulle par la SHW. Cet honneur est revenu à Mlle Jacqueline Glander


Les témoignages des différentes associations militaires et du souvenir


L’intérieur de l’église et l’emplacement du Général lorsqu’il assistait aux offices, repéré par cette petite Croix de Lorraine.





Le portail d’entrée et l’allée conduisant à la demeure

Borne implantée sur le trottoir,
à gauche du portail d’entrée.

Colombey-les-deux-Eglises

« C’est ma demeure. Dans le tumulte des hommes et des événements, la solitude était ma tentation. Maintenant, elle est mon amie. De quelle autre se contenter quand on a rencontré l’Histoire ? D’ailleurs, cette partie de la Champagne est toute imprégnée de calme : vastes, frustes et tristes horizons ; bois, prés, cultures et friches mélancoliques ; relief d’anciennes montagnes très usées et résignées ; villages tranquilles et peu fortunés, dont rien, depuis des millénaires, n’a changé l’âme, ni la place. Ainsi, du mien. »
(Mémoires de Guerre – Le Salut)


Le groupe attendant pour la visite, la Boisserie vue de l’arrière.


La vue sur le paysage depuis le bureau du Général (la ligne d’horizon est à environ 60 km)


Le groupe après la visite.




Le mémorial



Sur le chemin du mémorial.


Le mémorial vu depuis le parking.

Situé au pied de la Croix de Lorraine, le Mémorial Charles de Gaulle, inauguré en octobre 2008 par le Président de la République et la Chancelière allemande, vient compléter un véritable parcours de mémoire constitué par la maison de famille et la tombe du Général de Gaulle.
Développé selon un angle original, l'attachement de Charles de Gaulle à la Haute-Marne et à ses paysages, le Mémorial s'intègre à la nature omniprésente : le bâtiment, imaginé par les architectes du Mémorial de Caen, Jacques Millet et Jean-Côme Chilou, a ainsi été construit de manière à s'insérer le plus discrètement possible dans son écrin naturel.
Bien au-delà d'une présentation traditionnelle de l'homme du 18 juin ou du premier Président de la Vème République, le Mémorial Charles de Gaulle constitue un rendez-vous avec l'histoire du vingtième siècle et une rencontre avec l'homme dans son intimité.
Lieu d'histoire vivante, il est riche d'une grande variété de supports mis en scène par les scénographes de Nausicaa Geneviève Noirot et Christian Le Conte : films sur écrans géants, décors, bornes multimédia, créations sonores, commentaires écrits, dioramas, archives sonores et audiovisuelles...

Répartie sur 1600 mètres carrés, l'exposition permanente présente Charles de Gaulle sous toutes ses facettes : dans son rôle d'écrivain, de meneur de la France Libre, de père de famille, d'homme politique mais développe aussi l'héritage laissé par de Gaulle ainsi que les critiques et les caricatures qu'il a pu inspirer. Les ambiances successivement recréées au sein de l'exposition permanente immergent les visiteurs dans différentes époques et consacrent l'équipement comme un centre d'interprétation où tout un chacun peut découvrir le personnage de Charles de Gaulle et revivre la grande Histoire à travers lui.
Ainsi le parcours de visite, divisé en séquences temporelles, évoque des périodes bien précises de la vie de Charles de Gaulle : son enfance, la Première Guerre mondiale, les années trente à Colombey-les-deux-églises puis l'entre-deux-guerres et ses théories militaires. Viennent ensuite la montée des périls et la Deuxième Guerre mondiale présentée au Mémorial sous différents angles : celui de la guerre des ondes, des combats de la France Libre, de la Résistance puis de la Libération. C'est ensuite pour Charles de Gaulle la traversée du désert et la vie quotidienne à Colombey-les-deux-églises avant le retour au pouvoir en 1958 et la création de la Vème République.
L'exposition développe ensuite des thèmes relatifs aux Trente Glorieuses, à mai 68 et au départ de Charles de Gaulle de l'Elysée, pour se terminer finalement par ses obsèques et la mémoire entourant le personnage aujourd'hui.

La Citroën DS 19 du Général de Gaulle

Le 22 août 1962, aux environs de 20 heures, deux Citroën DS 19 banalisées et escortées de deux motards quittent le palais de l’Elysée vers la base aérienne de Villacoublay pour y prendre un hélicoptère à destination de Colombey-les-deux-Eglises. À bord de la seconde, Charles de Gaulle, de retour d’un Conseil des ministres, son épouse Yvonne ; le Colonel Alain de Boissieu, gendre et aide de camp du président, est quant à lui assis à côté du chauffeur, le gendarme Francis Marroux.
Alors que le cortège, roulant en direction de Vélizy-Villacoublay où attend l’hélicoptère présidentiel, arrive à hauteur du rond-point de Clamart - lieu-dit du Petit-Clamart -, le commando Bastien-Thiry, dissimulé en guet-apens dans une Renault Estafette, ouvre le feu sur la DS présidentielle.
Ignorant que les pneumatiques du véhicule présidentiel sont à l’épreuve des balles, les assassins tirent à hauteur des roues sans succès à l’exception de l’un d’eux, Georges Watin, qui envoie une rafale de MAT 49 à l’arrière de la voiture où sont assis de Gaulle et son épouse.
Anticipant l’assaut de justesse, le colonel de Boissieu s’écrie aux de Gaulle de se baisser immédiatement, ce qui leur évite d’être touchés. Charles de Gaulle rapportera que son gendre lui a intimé l’ordre de se mettre à l’abri, lui disant : « Père, couchez-vous ». Alain de Boissieu ordonnera au chauffeur, Francis Marroux (qui avait déjà essuyé l’attentat de Pont-sur-Seine contre le général de Gaulle) d’accélérer. Sur 150 balles tirées par le commando, seuls les huit impacts de Watin seront identifiés sur la DS. Réalisant l’échec de l’attaque, Gérard Buisines tente d’éperonner la DS avec l’estafette tandis qu’à ses côtés Alain de La Tocnaye par-delà la portière tente de mitrailler la DS quand son arme s’enraye.
Par un concours de circonstances, le chef de l’Etat et son épouse survivent à la tentative d’assassinat par l’Organisation de l’Armée secrète (OAS).

La Citroën 15 Six H du Général de Gaulle

Le Général a été propriétaire de quatre « traction » : 2 types 11 et deux type 15. La Citroën 15 (chevaux) Six (cylindres) H (Hydropneumatique) modèle 1954 est la quatrième traction acquise en 1955.
C’est à bord d’une 15 Six H que le Général de Gaulle et son épouse effectuaient les trajets entre Paris et la Boisserie, leur demeure de Colombey-les-deux-Eglises.
Le 29 mai 1958, la 15 Six H entre dans l’Histoire : C’est à son bord que le Général quitte la Boisserie pour le Palais de l’Elysée où le président René Coty l’invite à former un gouvernement de salut national et à engager une profonde réforme des institutions.
Malgré des performances inchangées – 15 cv développant 78/80 ch à 4000 tr /mn – la Six H bénéficie d’un confort accru grâce notamment à un nouvel aménagement intérieur : nouvelle conception pour les sièges et dossiers, une moquette en Dunlopillo qui renforce l’impression de moelleux et l’insonorisation de la caisse.
La publicité de l’époque soulignait le confort, la tenue de route et la sécurité d’une voiture « où l’on se sent comme chez soi ».
Ce véhicule a été gracieusement restauré par le service Patrimoine de la société PSA Peugeot Citroën et demeure la propriété de Madame de Guitaut.

Le testament du général de Gaulle

Je veux que mes obsèques aient lieu à Colombey-les-Deux-Eglises. Si je meurs ailleurs, il faudra transporter mon corps chez moi, sans la moindre cérémonie publique. Ma tombe sera celle où repose déjà ma fille Anne et où, un jour, reposera ma femme. Inscription : Charles de Gaulle (1890-....). Rien d'autre.
La cérémonie sera réglée par mon fils, ma fille, mon gendre, ma belle-fille, aidés par mon cabinet, de telle sorte qu'elle soit extrêmement simple. Je ne veux pas d'obsèques nationales. Ni président, ni ministres, ni bureaux d'assemblées, ni corps constitués.
Seules, les Armées françaises pourront participer officiellement, en tant que telles ; mais leur participation devra être de dimension très modeste, sans musiques, ni fanfares, ni sonneries.

Aucun discours ne devra être prononcé, ni à l'Église ni ailleurs. Pas d'oraison funèbre au Parlement. Aucun emplacement réservé pendant la cérémonie, sinon à ma famille, à mes Compagnons membres de l'ordre de la Libération, au Conseil municipal de Colombey. Les hommes et femmes de France et d'autres pays du monde pourront, s'ils le désirent, faire à ma mémoire l'honneur d'accompagner mon corps jusque sa dernière demeure. Mais c'est dans le silence que je souhaite qu'il y soit conduit.
Je déclare refuser d'avance toute distinction, promotion, dignité, citation, décoration, qu'elle soit française ou étrangère. Si l'une quelconque m'était décernée, ce serait en violation de mes dernières volontés. » (16 janvier 1952)

 


Le domaine de la Boisserie vu depuis le mémorial




La Croix de Lorraine


Les escaliers menant à la Croix de Lorraine

En 1954, le général de Gaulle confiait à un journaliste : « Voyez cette colline. C’est la plus élevée. On y édifiera une Croix de Lorraine quand je serai mort ».
Cette Croix de Lorraine fut érigée en 1972 sur le point le plus haut du village dit « Sur la Montagne ». Elle mesure 43,50 mètres de haut et pèse 950 tonnes. Les dimensions de l’axe principal sont de 4 mètres sur 2, 26 m, les deux croisées mesurent respectivement 19 mètres et 14 mètres. Elle est scellée sur une base de 12 mètres sur 10 m, représentant 1 100 tonnes de béton.
Choisi entre douze projets, celui retenu pour le monument a été conçu par deux architectes alsaciens, installés à Paris, Marc Nebinger et Michel Mosser.
La réalisation de la préfabrication a été faite à Woippy, par la société Davum (route de Thionville).


Les éléments du futur mémorial dans un atelier de
la société Davum à Woippy. (RL, 31 mars 1972)

Cette préfabrication consistait à la réalisation de 45 éléments préfabriqués en béton pesant chacun 20 tonnes. Ces éléments en forme de cadre et percés de conduits cylindriques destinés à recevoir les câbles de précontrainte, ont été coulés dans des moules spéciaux conçus par la société Sand de Florange. L’habillage extérieur est constitué par des bandes alternées de granit rose de Perros-Guirec et de bronze.
Le premier élément a quitté Woippy le 14 mars 1972. À partir de là, la production et le transport n’ont plus cessé. Sur le site de Colombey, les travaux s’effectuèrent jour et nuit car la date du 18 juin (jour de l’Appel aux Français du général de Gaulle en 1940) avait été retenue pour l’inauguration.
À cette date du 18 juin 1972 tout était prêt, et l’inauguration fut faite par le président de la République Georges Pompidou, en présence de Madame de Gaulle, de sa famille - en particulier l'amiral Philippe de Gaulle, Elisabeth et son mari le général de Boissieu, de la famille Vendroux et de Henri Duvillard, ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, d'une immense foule recueillie et des drapeaux des régiments auxquels avait appartenu l'illustre homme d'Etat.
Après le discours du président de la République, deux Saint-Cyriens dévoilèrent les inscriptions portées sur le mur de granit en lettres de bronze :

EN   NOTRE   TEMPS   LE   SEULE   QUERELLE QUI VAILLE EST CELLE DE L’HOMME C’EST L’HOMME QU’IL S’AGIT DE SAUVER DE FAIRE VIVRE  ET  DE  DEVELOPPER

 

IL EXISTE UN PACTE VINGT FOIS SECULAIRE ENTRE  LA  GRANDEUR  DE  LA FRANCE ET LA  LIBERTE  DU  MONDE


 


| Retour |