LA SHW - LES SORTIES

20 septembre 2009 : Découverte d'Epinal


Cette année, la sortie a coïncidé avec les journées du patrimoine, et a conduit une trentaine de personnes à Epinal pour une découverte de la Cité de l’Image.
Cette visite a été précédée, dans la matinée, de la visite de l’Eco-musée de la bière de Ville-sur-Illon, créé à l’intérieur d’une brasserie qui a connu son âge d’or entre 1877 et le milieu du XXe siècle, grâce en particulier au brasseur strasbourgeois Jacques Lobstein. Avec sa malterie intégrée et une salle de brassage à quatre chaudières en cuivre, la brasserie a produit jusqu’en 1956 une bière qui a contribué au renom des brasseries lorraines. Elle abrite aujourd’hui in situ un très beau musée qui, sous la conduite de bénévoles passionnés, est un véritable parcours initiatique qui permet de découvrir à la fois l’alchimie de la bière et les procédés de fabrication… initiation qui s’est achevée par la sympathique dégustation d’une bière de qualité.
L’après-midi a été consacrée à la visite de la Cité de l’Image d’Epinal, née de l'association de l'Imagerie d'Epinal, entreprise privée, et du Musée de l'Image, édifice public. L’Imagerie d’Epinal, deux mots symboliques de tout un petit monde d’histoire et de légendes, passant des images religieuses et de l’épopée napoléonienne aux contes qui ont bercé notre enfance. Une belle aventure lancée en 1796 par Jean-Charles Pellerin, et que poursuit et fait revivre aujourd’hui une équipe de passionnés. La visite de ce musée unique au monde a permis de comprendre l’évolution des techniques de reproduction de l’image, depuis la stéréotypie jusqu’à l’aquatype en passant par la lithographie.




L'Eco-Musée de la Brasserie à Ville-sur-Illon


VILLE-SUR-ILLON

Adossée à la Vôge, et dans la douce vallée de l'Illon, la bourgade se révèle par son pittoresque et un caractère imprégné par la riche histoire de ses brasseurs. Enfin des monuments avec chars, à Dompaire et à Ville-sur-Illon, portent le témoignage de la célèbre bataille des 12 et 13 septembre 1944.


DES BRASSERIES DEPUIS 4 SIECLES

L'eau, abondante et pure, de la nappe sur fond de grès des Vosges, a été déterminante pour le choix du lieu et la qualité des bières élaborées depuis 1627 par Claudon Voyriot. C'est surtout au 19e siècle que les brasseries se multiplièrent avec les brasseurs Maudru - Michel – Thouvenot - L'Hôte. En 1877 arriva le Strasbourgeois Jacques Lobstein qui dès 1887 créa celle qui devint la Grande Brasserie & Malterie Vosgienne.


LA GRANDE BRASSERIE & MALTERIE VOSGIENNE

De type bavarois, elle appliqua de tous temps toutes les modernisations demandées par l'évolution des technicités : production d'électricité, groupes de froid, modernisation des caves dans les années 20. En 1931, avec René Lobstein, création d'une nouvelle salle de brassage, à 4 chaudières en cuivre, soutirage et embouteillage rénovés La brasserie était indépendante grâce à sa malterie intégrée. Dans les premières années du siècle sa production atteignit 46.000 hl./an. Les livraisons se faisaient sur plusieurs départements avec d'importants débits sur Troyes et Paris. Les concentrations d'après guerre allaient avoir raison de sa production de bière fin 1956, de celle de malt en 1966, de celle des boissons gazeuses en 1975, où elle occupait encore 33 personnes.



Le groupe avant la visite


ETOILE DES BRASSEURS
symbole alchimique représentant au moyen-âge
l'union de l'eau, du feu, de l'air et de la terre,
dans la fabrication de la bière



Devant la chaudière à empatâge


Le dépoussièreur, le bac à grains crus et la polisseuse à malt


LE MALTAGE

Principe : transformation de l'orge de brasserie en malt suivant trois grandes étapes.

1) TREMPE
Les orges de brasserie, après avoir été récoltées puis stokées, sont nettoyées afin d'éliminer les impuretés (graines étrangères, poussières, corps étrangers) et calibrées. Seules les grosses orges entrent dans le processus de fabrication qui commence par la trempe.
La trempe consiste en une alternance de périodes dites de "sous eau" où l'orge baigne dans l'eau et de "sous air" où elle est aérée.
Cette trempe dure entre 48 et 72 heures en fonction du type d'orge et de la saison.
Durant cette étape, l'humidité du grain passe de 14-15 % (orge) à 40-43 % (malt vert) et la germination est active.

2) GERMINATION
A la fin de la trempe, les orges sont transférées vers les germoirs.
Durant cette étape, l'orge trempée (ou malt vert) est maintenue à une température (env. 18 ° C) et est constamment aérée afin de lui apporter l'oxygène nécessaire à la germination et éliminer le gaz carbonique qui se dégage. L'humidité de l'air envoyé dans les germoirs est maximale.
La germination des grains dure entre 5 à 6 jours en fonction du type d'orge et de la saison. C'est durant cette période que se déroulent les transformations biochimiques principales du maltage.

3) TOURAILLAGE
En fin de germination, le malt vert est transféré vers un séchoir (touraille) où le grain est séché (l'humidité du grain passe alors de 43 % à 4-4,5 %) par soufflage d'air chaud et sec selon un diagramme de température précis et propre à chaque installation (touraille simple ou double plateaux).
Les températures sont de l'ordre de 60° durant la phase de séchage à proprement parlé et montent à 80-85° durant la phase dite de coup de feu.
Le malt est ensuite refroidi, dégermé (élimination des radicelles développés durant la germination) puis stocké dans des silos ventilés.



Souvenirs


La dégustation : "blanche" ou "ambrée"
Le micro brassage peut produire 270 litres par jour


La bière de Ville-sur-Illon (la 1627)


GAMBRINUS "roi de la bière"




Le repas au restaurant "La Station des Sens" à Epinal








Musée de l'Image et de l'Imagerie d'Epinal



Epinal. Devant le Musée de l'Image


Quelques explications et mise au point de la visite


Le magasin. Attente pour la visite

L'atelier de xylographie


La plaque de bois (de poirier) gravée est remplacée dans les années
1820 par une matrice de plomb et d'étain (stéréotypie)


Impression du Chat Botté à la presse dite de Gutenberg


Le dessin est ensuite colorié.
Pour chaque couleur, un pochoir est découpé


Posé sur le dessin, chaque pochoir permet le coloriage.
L'ordre des couleurs : de la plus claire à la plus foncée.
Le coloriage s'effectue à la main avec une brosse...

... ou à la machine "aquatype" qui permet la pose de neuf couleurs différentes grâce à neuf pochoirs en ligne.

C'est une véritable révolution car la machine peut colorier jusqu'à
500 images en une heure alors qu'avec la technique du coloris aux pochoirs à la main, pour une centaine d'images, sept heures de travail sont nécessaires.
Cette machine, du début 1900, toujours en activité, peut encore colorier 350 images en une heure.

Atelier de lithographie

Apparue à la fin du 18ème siècle, cette nouvelle technique détrône peu à peu la gravure sur bois


La table de ponçage de la pierre

La lithographie, dessin sur pierre, est une technique mise au point en 1796 par Aloys Senefelder et utilisée à l'Imagerie d'Epinal vers 1850.

Les pierres utilisées sont calcaires et très poreuses et viennent essentiellement de Bavière ou des Cévennes.

L'artiste dessine à l'envers sur la pierre en utilisant des plumes et une encre très grasse. L'impression de l'image s'effectue à l'aide d'une presse lithographique (ou "bête à cornes").

(ci-dessous)


LA CAVE AUX PIERRES LITHOGRAPHIQUES

Cette cave aux pierres est un lieu impressionnant et chargé d'histoire puisqu'elle renferme 6000 pierres lithographiques. Aujourd'hui, elles peuvent toujours être utilisées pour une impression à l'aide des presses.


Une antiquité


Une machine Linotype et son clavier
Cette machine composait les caractères d'imprimerie par lignes entières.



| Retour |